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L'histoire de Mary Prince

D’après THE HISTORY OF MARY PRINCE.
Récit autobiographique d'une esclave antillaise

Mise en scène: Alex Descas
Avec Souria Adèle

Du 15 Octobre au 31 Décembre
du mercredi au samedi à 19:00
La Manufacture des Abbesses
7, rue Véron, Paris 18ème.

Dossier de presse en pdf

 

 

 

Premier témoignage d’une esclave sur sa condition, écrit avant l’abolition de l’esclavage en 1831 dans les colonies britanniques, Mary Prince raconte avec pudeur et retenue son incroyable odyssée.

Née aux Bermudes, vendue à l’âge de douze ans, elle est ballottée de maître en maître, d’île en île, jusqu’à Antigua. Puis elle suit son dernier propriétaire en Angleterre où elle demande son affranchissement.

Restituant son parcours et son combat, Mary Prince va dépeindre avec humanité la réalité, ou plutôt les différentes réalités de la vie des esclaves: le quotidien d’une esclave de maison, d’une esclave dans une saline ou encore des esclaves dans les champs.

Elle nous fera ressentir l’enfer de vivre sous le joug de maîtres tout-puissants, qui ont tous les droits et peuvent donc, au gré de leurs caprices, battre, tuer, abuser, torturer…

Arrivée esclave, Mary Prince est devenue immédiatement libre en Angleterre puisque l’esclavage n’existait pas dans le Royaume-Uni. Mais elle devra encore se battre pour retrouver son mari aux Antilles sans retourner à sa condition d’esclave, l’esclavage ayant toujours cours dans les colonies.

Dans le contexte de l’époque, Daniel Maragnès dans l’édition La Véritable Histoire de Mary Prince chez Albin Michel, souligne l’audace de cette prise de parole qui va bien au-delà d’un simple texte autobiographique. En effet, ce témoignage présente un intérêt exceptionnel tant du point de vue politique qu’historique : politique, car le xixe siècle voit aboutir la lutte pour la suppression de l’esclavage ; historique, parce qu’il nous oblige à entendre une voix que l’on condamnait au silence.

La bouleversante histoire de Mary Prince nous rappelle que l’esclavage est un crime contre l’humanité.

Afin de pouvoir retourner libre aux Antilles, Mary Prince entamera à Londres une procédure d’affranchissement, car ses propriétaires s’opposaient totalement à sa libération, en allant jusqu’à la calomnie.

Elle sera représentée par Thomas Pringle, avocat abolitionniste.

Il fera transcrire pour le juge, le récit de sa vie, sachant que ce récit serait publié et servirait de témoignage pour abolir l’esclavage dans les colonies et pour que Mary Prince puisse gagner sa liberté.

Voici un extrait de la préface à la 1re édition de 1831, rédigée par Thomas Pringle:

«Ce fut Mary Prince la première qui suggéra l’idée d’écrire son histoire. Elle souhaitait, disait-elle, que les bonnes gens d’Angleterre puissent apprendre de la bouche d’une esclave les sentiments et les souffrances d’une esclave. […] Le récit fut recueilli sous la dictée de Mary par une dame qui se trouvait alors l’hôte de ma famille; elle le prit par écrit en entier. […] Aucun fait d’importance n’a été coupé, aucun détail, aucun sentiment n’a été ajouté.»

Le récit de Mary Prince a été publié en 1831 à Londres, sous le titre de The History of Mary Prince. A West Indian Slave Narrative.

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Note d'intention

Après avoir découvert le récit de Mary Prince, je me suis dit que pour plusieurs raisons il fallait absolument retranscrire ce texte, le faire vivre.

Le vide historique

Trop peu de documents, de témoignages réels sur cette période de la traite négrière existent. Nous ne disposons que de peu de noms, peu de photos, peu d’éléments pour nous rappeler cette période. Seuls des dessins, des schémas de bateaux, le point de départ et le point d’arrivée nous offrent des repères concrets. Pour le reste, ce sont des écrivains ou des cinéastes qui arrivent de façon fictive, avec leur propre imaginaire, à restituer la vie des esclaves durant la traite négrière. Moi-même, qui suis originaire de la Martinique, j’ai eu du mal comme bien d’autres à établir mon arbre généalogique. Il y a des vides qu’on ne peut pas remplir.

Ce texte est comme une photo. Il est vrai, authentique. Il s’agit bien d’une femme qui parle de sa vie d’esclave et de son affranchissement lors de son séjour en Angleterre, et ce, à la première personne.

Un écho qui résonne encore

L’histoire de Mary Prince est d’une modernité effrayante. Plus je le lis, plus il me ramène à la réalité de tant de personnes qui vivent ce que l’on appelle l’esclavage moderne.

C’est cette forme (un témoignage brut et immédiat), que je tiens à respecter. Je serai au plus près du texte de Mary, même si, vu la longueur du récit, je suis obligée de faire quelques coupes.

Je veux restituer toute l’intensité dramatique de ce texte, dans un seule en scène, avec très peu d‘artifices. Cette forme légère me permettra de tourner le spectacle plus facilement, sans être contrainte par un trop lourd dispositif.

Souria ADÈLE

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